برای نوشتن تنها یک بیت
(نسخهٔ کامل از ترجمهٔ فرانسه)
برای نوشتن تنها یک بیت، بسیار شهرها باید دید، و مردمان و چیزها، جانداران را باید شناخت، حس باید کرد که مرغان چگونه میپرند، باید شناخت جنبش گلهای کوچک را که صبح میشکفند، باید بتوان از نو اندیشید به راهها، در نواحی ناشناخته، به دیدارهای نامنتظَر، به وداعهایی که فرارسیدنشان از پیشترها دیده شده بود، به روزهای کودکی که رازشان هنوز آشکار نشده، به والدینی ناگزیرآزرده، که سببساز شادی شده بودند و تو نفهمیده بودی (چراکه شادیاش بهر دیگری بود)، به امراض کودکی که بس عجیب پدیدار میشدند و بس تند و شدید چهره عوض میکردند، به روزهایی که درون اتاقهای خاموش و دربسته گذشت، به صبحهای کنار دریا، به خود دریا، به دریاها، به شبهای سفر که بسا بر فراز سر میلغزیدند و با تمامی اختران پرواز میکردند، و اگر اندیشیدن به این همه را بیاموزی باز هم کافی نیست.
خاطرهها باید داشت از بسیار شبهای عشق، که هیچیک مانند دیگری نبوده، از شیون زنان نالنده از درد زه، از زائوهای نحیف و پریدهرنگ و خفته که از نو رحم میبندند، در کنار محتضران باید بوده باشی، و بر بالین درگذشتگان، نشسته در اتاق، چنان که پنجره گشوده باشد و صدا بیاید از برون، و این خاطرهها داشتن باز هم کافی نیست، که چون پرشمارند باید از یادشان برد، و بسیار شکیبا باید بود تا از نو باز آیند، چراکه خود خاطرهها نیز آن نیستند، تا وقتی در اندرونمان به خون، نگاه و حالتی بدل شوند، تا دیگر نامی نداشته باشند و غیر از ما نباشند، فقط آنگاه، ساعتی دیریاب میرسد که از میان این همه، نخستین واژهٔ یک بیت سر بر میآورد.
Pour écrire un seul vers
Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas (c’était une joie faite pour un autre), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers.
Rainer Maria Rilke
Les cahiers de Malte Laurids Brigge, ۱۹۱۰