Le Décours

Vers le début mars 2024 j’ai lu la traduction française d’Iraj Ziyāyi de trois poèmes d’Ahmad Šāmlu au site rouzgar. Le premier des trois était “Le Decours” qui, semble-t-il, est censé toujours autant nous émouvoir. J’ai senti que la version française du poème avait pris trop de distance du ton et de la concision du poème en persan et il serait peut-être possible d’en rendre une traduction plus proche (selno mes goûts et préférences, bien-sûr). Masud Sālāri a bien voulu, et je lui en remercie, critiquer le premier jet de mes efforts. Le texte ci-dessous est résultat des échanges et reflexions sur ses remarques. Au cours de ces échanges il m’a paru qu’il ne serait pas inutile pour montrer les différences et distances, de retraduire, littéralement tant que faire se peut, les textes français en persan; ces traductions inverses suivent aussi ma version.

Le Decours
À Gowhar-e Morād

Au toit montai-je
Saluer la nouvelle lune,
Portant agate, herbe et miroir.

Une faucille froide
Traversa le ciel:
Le vol de colombe est interdit.

Les peupliers
Dirent quelque chose,
En murmure.
Et les gendarmes,
En vacarme,
Plantèrent leur épée
Dans les oiseaux.

La lune
Ne se leva point.

۳۱ octobre 1972

محاق

به گوهر مراد

به نوکردنِ ماه
بر بام شدم
با عقیق و سبزه و آینه.

داسی سرد بر آسمان گذشت
که پروازِ کبوتر ممنوع است.

صنوبرها به نجوا چیزی گفتند
و گزمگان به هیاهو شمشیر در پرندگان نهادند.

ماه
برنیامد.

۹ آبانِ ۱۳۵۱

ترجمۀ معکوس ترجمۀ آقای ضیایی

ترجمۀ معکوس ترجمۀ خودم